267 - Afrique : SENEGAL

Publié le par JMO

Samedi 9 mai 2009

267 - Afrique : SENEGAL -

         
"Maître Robert PICARD" comme l'appellent tous les judokas qui l'ont connu, était un personnage extraordinaire. Il a marqué tous les judokas  africains. Moi-même, l'ayant rencontré seulement deux ou trois fois, en garde un souvenir étonné, je suis encore sous l'effet de la surprise....

Ci dessus, les photos  de Robert PICARD que m'a adressées, Maître Alassane THIOUBE, ceinture noire 6° dan, Directeur Technique de la Fédération Sénégalaise de Judo.

Anecdote : Première rencontre avec Robert PICARD :

SEPTEMBRE 1986

          
          Dès l'instant où j'ai appris ma nomination comme Conseiller Technique Itinérant pour l'Afrique, je n'ai eu qu'une hâte, celle de rencontrer mon prédécesseur : Robert PICARD.
En effet, n'ayant eu que des actions départementales ou régionales en Poitou Charentes, j'imaginais difficilement mon action à l'échelle du continent Africain !

          Les quelques propos qui m'avaient été tenus par Jean Luc ROUGE, lui-même : « tu vois, tu conçois, tu réalises, et tu rends compte ! » ne m'avaient pas éclairés. Cependant, le Président de la Fédération de l'époque, Daniel BERTHELOT  m'avait  expliqué que Robert PICARD allait prendre sa retraite et que dans les perspectives d'une élection à la FIJ, un judoka technicien plus jeune, plutôt « organisateur »,  devait conseiller et valoriser l'action de la Coopération Française ... et aussi, simultanément appuyer la candidature du Judoka Français Georges PFEIFFER, à la présidence de la FIJ. Car les voix de l'Afrique pesaient lourd dans la balance d'une élection mondiale.

          C'est tout simplement parce que j'étais disponible que j'ai été choisi et détaché de l'Education Nationale, puis mis à disposition de Jeunesse et Sports  et enfin intégré à la Coopération Française.

          C'est Danga LOUM, judoka Sénégalais,  secrétaire de l'UAJ, qui, auprès de la FFJDA,  avait souhaité bénéficier d'un expert « technicien -  organisateur », pour  le Judo Africain.


         J'avais appris que Robert PICARD était en vacances à Châtelaillon, près de La Rochelle, et après avoir pris rendez-vous avec lui, je me suis présenté à sa porte...


           C'est lui qui est venu m'ouvrir.  Un solide gaillard  d'un peu plus de soixante cinq ans, dont le tour de taille n'avait rien à envier à sa haute stature. La poignée de main était franche et puissante, le regard direct, l'air un peu maussade... Après l'avoir salué et m'être rapidement présenté comme son successeur, ses premiers mots ont été :  « mais qui es-tu, toi, pour me remplacer ? ».


          Question embarrassante, d'autant que ma taille, ma corpulence à l'époque, ma réputation, n'avaient rien d'exceptionnelles. Et visiblement Robert PICARD ne comprenait pas en me voyant, pourquoi il était ainsi écarté d'un poste alors qu'il n'était pas encore tout à fait à la retraite. Il lui restait en effet un peu plus d'un an d'activité. Et mes réponses face à ses questions ne faisaient qu'accroître son incompréhension...

RP - Mais quel grades as-tu ?
JMO - je suis 4° dan
RP - Et moi je suis 7° dan !... es-tu arbitre ?
JMO - Non, seulement Professeur breveté d'Etat 2° degré...
RP - Et moi je suis arbitre mondial...  Et connais-tu l'Afrique ?
JMO - Non, je n'y suis jamais venu....


          Visiblement, mes réponses le décontenançaient renforçant son incompréhension du choix de Paris...

          Je lui ai tendu la bouteille d'un bon cru du Médoc, en signe amical et lui ai demandé de ne pas m'en vouloir car j'étais parfaitement ignorant de sa situation.

          Après être resté un instant pensif, il est alors devenu parfaitement aimable, conviviable à l'extrême. Il m'a mis la main sur l'épaule,  et  nous avons parlé  "Afrique" devant un café. Je l'ai alors découvert "bon vivant", joyeux, plein d'humour... Il me donnait là  ma première leçon africaine !

A suivre...
JMO

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